
Mercredi 10 septembre. Pourquoi attendre le grand soir ?
On a posé la date. Il suffira de s’y tenir. Un jour de semaine. Et si c’était un mercredi ? Pourtant, le mardi, c’est permis. Mais on choisit un mercredi.
Mercredi, c’est lutte de classes. Enfin, c’est la rentrée.
Mercredi, le jour de Mercure. Mercurochrome pour faire monter le mercure. Ou pour gommer les genoux cagneux que les forces de l’ordre se feront un plaisir de cogner. Gilets jeunes en bandoulière.
Mercredi c’est le grand soir, on l’attend. C’est même son principe.
Alors, plutôt que de décompter les jours avant la révolution, on peut renverser la table de nuit pour s’épargner le grand soir.
On peut juste s’attaquer, chaque matin, à ce qui ne va pas. Dire bonjour, merci, au revoir. Ne pas accumuler. Ne pas cumuler. Agir, voter, entreprendre, partager… ou simplement relire la Constitution d’Užupis :

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La république utopique d’ Užupis
Užupis, quartier bohème de Vilnius, s’est proclamé en 1997 République indépendante. Elle possède sa Constitution, un président à vie, une reine élue chaque année, une monnaie (l’eurouz) et un journal (Uzupia Haroldas). Le projet, décrit par son ministre des Affaires étrangères Tomas Tchepaitis, n’est pas de refonder le monde mais de créer une utopie vivable, joyeuse et poétique, un refuge où l’on peut « disparaître » ou se protéger.
Ancien quartier d’artistes à l’époque soviétique, Uzupis est devenu le Montmartre lituanien, puis un secteur prisé et gentrifié. Malgré la flambée des prix, les nouveaux habitants soutiennent les projets culturels et la vie artistique.
La Constitution énonce des droits décalés et poétiques (droit à la paresse, à la naïveté, à s’envoler avec les oies sauvages, etc.), reflet de son esprit libertaire et humoristique. La devise : « Ne conquiers pas, ne te protège pas, n’abandonne jamais. »
Sans passeport officiel, la citoyenneté se vit surtout à travers les fêtes populaires où l’on délivre des visas symboliques. Uzupis se veut un espace de liberté, de convivialité et de joie, une métaphore de l’exil et du refuge, et rêve d’être reconnu comme un véritable micro-État, à l’instar de Monaco ou Saint-Marin.
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