Faire Noël le 05 du mois

Dans une société capitaliste générant de plus en plus de pauvreté, organiser Noël le 25 du mois peut sembler contre-productif quand on sait qu’en moyenne le compte en banque est négatif à partir du 15 du mois. Dès lors, organiser Noël à la Saint-Nicolas serait la meilleure manière pour que tout le monde ait droit aux chocolats !

Une précarité grandissante

Selon l’indicateur choisi, la pauvreté est évaluée entre 8 et 10 millions de Français. Cela correspond environ 15% de la population. Le Secours populaire estime lui que près d’un Français sur cinq ne peut pas se permettre de partir en vacances ou de s’offrir de vraies fêtes de fin d’année.

En parallèle, les études montrent que 50% des Français sont à découvert une fois par an, et 25% le sont tous les mois. En pratique, de nombreux ménages se retrouvent en situation de déficit bancaire bien avant le 25 du mois.

Une fête à date variable

Historiquement, la date du 25 décembre a été fixée par l’Église au IVᵉ siècle pour coïncider avec les fêtes païennes du solstice d’hiver. Cependant, cette date n’a pas de fondement biblique formel sur la naissance de Jésus. On en déduit que l’aspect “sacré” du 25 décembre est avant tout culturel et traditionnel. D’ailleurs, il existe de nombreuses fêtes dont la date de célébration peut varier d’une année à l’autre.

On pensera à la date de Pâques, du Nouvel an Chinois, de Diwali ou encore de l’Aïd el-Kebir. Dès lors, organiser Noël sur une autre date ne poserait pas vraiment de problème. Pour compléter le tableau, la moitié sud de la planète fête Noël en plein été. On est plus à ça près !

Faire Noël le 05 du mois !

En réalité, pour nos concitoyens les plus précaires, la véritable date de Noël tombe le 05 du mois. En effet, les salaires et la plupart des prestations sociales (allocations familiales, RSA, etc.) sont versés à cette date.

Il s’agirait de permettre aux familles de disposer de liquidités et de préparer sereinement les festivités. Cette idée saugrenue de changer la date de Noël vise la justice sociale.

Au-delà de la provocation, cette idée questionne la place de la consommation au sein de la société. Imaginer des stratégies obliques, réfléchir à des alternatives utopiquantes, peut ouvrir le débat sur la nécessité d’inventer des fêtes et des rituels collectifs plus sobres, plus économiques et écologiques, accessibles à tous.